L’île de Gorée, entre enfer et paradis
Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, l’île de Gorée est située à quelques kilomètres de la péninsule de Dakar ; on peut d’ailleurs la voir de la plage de MBao.
On y accède en chaloupe depuis l’Embarcadère de Dakar.
Après 20 minutes de bol d’air fouettant et revigorant, en cette chaude journée du mois de Ramadan, nous arrivons sur l’île. Palmiers, couleurs vives, eau claire…
L’île de Gorée est mondialement connue pour être le symbole de la lutte négrière. De 1536 jusqu’à l’abolition de la traite négrière en 1848, les esclaves d’Afrique de l’Ouest y faisaient une dernière halte avant d’embarquer pour les Amériques. L’île est passée tour à tour aux mains des portugais, des français, des anglais, des hollandais…et même des pirates. Les hollandais l’avaient surnommée « Goede Reede », qui signifie « bonne rade » d’où son nom actuel. On peut visiter sur l’île la Maison des Esclaves, une des dernières encore debout.
Bon, vous devez bien vous douter que l’on ne se marre pas là-dedans, loin de là… Au premier étage se trouvaient les appartements du maître. Au rez-de-chaussée, entre 100 à 200 esclaves étaient entassées dans des cellules. On peut commencer par la salle de pesage : à moins de 60 kg, les esclaves étaient gavés en attendant d’atteindre le bon poids. Les autres salles étaient réservés pour les hommes aptes à partir, les enfants de 8 à 12 ans, les jeunes filles vierges et enfin les femmes.
Sous les escaliers rouges, on peut se glisser tant bien que mal dans les deux cellules réservées aux récalcitrants.
Et voici la « porte du non-retour », où les esclaves étaient embarqués mais également d’où ils pouvaient s’échapper en se jetant à la mer, droit dans la gueule des requins.
En réalité, peu d’embarquements ont eu lieu à cet endroit, à cause des récifs. On s’en servait surtout pour se débarrasser des cadavres des esclaves morts.
Ce lieu est surtout un symbole très fort de cette époque tragique, car en réalité Gorée n’a pas joué un grand rôle dans l’histoire de l’esclavage. Cependant, il reste quelques vestiges qui tiennent la route, ce qui, de fait, a permis à l’île et notamment à la Maison des Esclaves de devenir un « lieu privilégié de mémoire et de méditation sur la folie des hommes ».
Le cœur gros à la sortie des cellules aux murs ornés de chaînes, Gorée reste cependant un lieu magnifique où il fait bon de flâner. Avec ses 900 m de long et 300 m de large de petites ruelles bordées de bougainvilliers, on se croirait dans un village du sud de la France.
Des chatons, des fleurs, du calme…c’est vraiment très agréable.
On peut grimper jusqu’au sommet de l’île pour profiter de la vue et…d’un peu d’air !
Après cette bonne balade, une halte au port s’impose...
Et pourquoi pas…un petit plongeon pour se rafraîchir…c’est Ramadan mais bon…
Merci Camille pour les photos !
Puis nous retournons à la civilisation, direction Sandaga pour faire les dernières emplettes en vue de la Korité. Un dernier crochet par N’Ice Cream pour faire le plein de glace et nous rentrons à KMF. Arrivée à 19h45, 5 minutes seulement de retard pour la coupure, notre taximan nous offre heureusement quelques dattes devant l’entrée de la maison !