Village des tortues et lac Rose

Pour la venue d’un certain touriste milanais, nous avons abusé de la compagnie de Moussa pour une sortie combo « Village des tortues + Lac Rose » dans les environs de Rufisque.

Pas de commentaire, il faisait un peu chaud !

Magnifique déco de notre moyen de transport.

Le village des tortues est situé à Noflaye, dans une réserve botanique. Nous avons donc l’occasion au cours de la visite de découvrir des plantes médicinales que les sénégalais utilisent comme le Kell (contre la fatigue avec du bouye et du bissap) ou le Moringa ainsi que d’autres arbres comme le figuier étrangleur.

On peut également admirer des baobabs, qui sont partout au Sénégal et très reconnaissables. A cette époque de l’année, les baobabs commencent seulement à avoir des feuilles, ce qui annonce, malheureusement pour nous, l’arrivée de l’hivernage.

Petite digression : cela fait plus d’un mois que nous sommes ici, nous avons vu tomber trois gouttes il y a quelques jours seulement, au moment où l'on mettait notre nez dehors. La Normandie est très loin ! Cependant, je crois parfois une consœur dans les environs de KMF, qui trouve de quoi manger dans des prés où trois brins d’herbe se battent en duel avec des sacs poubelles.

Revenons-en à nos tortues : les tortues qui vivent dans la réserve sont récupérées de particuliers, souvent après une longe vie en captivité. La plupart restent donc dans la réserve, et les bébés issus des accouplements seront relâchés dans les réserves au Nord du Sénégal. En effet, chers amis naturalistes, la tortue d’Afrique est menacée de disparition. Elle peut peser plus de 100 kg et creuse des terriers de 5 à 6 mètres de profondeur pour rester au frais.

Le doyen de la réserve dont nous avons toucher la douce peau quelque peu rugueuse a plus de 100 ans.

Vous pouvez remarquer le développement de la fourche gulaire de Mao, typique des mâles tortues.

Les femelles sont toujours plus petites et ont la carapace usée par les accouplements.

Un accouplement dure entre 1h et 1h30 mais n’a lieu qu’une fois par an. La femelle a également la possibilité de stocker le sperme et pourra l’utiliser l’année suivante si elle ne rencontre pas de mâle pour se reproduire.

Le guide nous a expliqué encore tant de choses, mais je vous laisse la possibilité d’aller faire la visite vous-même, visite que je recommande, c’est très intéressant, tant pour les tortues que pour la flore et cela fait une bonne promenade.

Ensuite nous prenons la route du lac Rose, ancienne arrivée du Paris-Dakar et terrain de travail pour les ramasseurs de sel. La couleur rose est due à une algue microscopique qui sécrète un pigment rouge pour résister à la teneur en sel (380g/L, soit dix fois le taux normal en mer). Le lac est relié à la mer sous les dunes.

Le lac fait trois mètres de profondeur : 1,5 m de sel et 1,5 m d’eau. Les ramasseurs de sel s’enduisent le corps de beurre de karité pour se protéger et rentrent dans l’eau salée jusqu’à la poitrine.

Avec des pointes, ils cassent la croûte de sel au fond du lac pour le mettre dans le tamis. Le sel est mis dans une pirogue qui peut contenir jusqu’à 1 tonne (heureusement, ça flotte bien dans l’eau ultra salée). Au bord de l’eau, les femmes déchargent les pirogues et forment des tas de sel qui sont laissés pendant plusieurs jours sous le soleil.

La mousse de sel donne de la fleur de sel.

Comme vous avez pu le constater, notre lac n’était pas vraiment rose, même pas du tout. Une prochaine fois peut-être…

Sinon, côté cuisine, four testé par un gâteau préparé avec les moyens du bord, du coup le résultat n’était pas franchement fameux…mais il nous reste plusieurs mois pour nous entraîne !

Voici une photo de notre lieu de vie et de travail :

Et une dernière photo de notre touriste reparti aussi vite qu’il est venu.

Très doué pour le peu d'entrainement qu'il a eu !

Soirée poulet frites pour le départ de Romain !