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From Angers to Dakar

L'iceberg

9 Mai 2014, 10:57am

Publié par Marie Deguine

Cela fait maintenant une semaine et demie que nous sommes arrivées au Sénégal. Nous avons très vite été plongées dans le bain car après seulement un jour passé à Dakar, nos valises étaient posées à Keur Mbaye Fall, faisant de KMF notre nouveau QG.

Comment avons-nous vécu la découverte de ce cadre de vie ? Comment nous le sommes nous approprié ?

Déjà, j’ai l’impression d’être là depuis un mois, tellement de choses s’étant passées… Bon signe mauvais signe ? Il ne me semble pas que je vienne d’arriver au Sénégal… Sens d’adaptation ultra développé ? Ou est-ce dû à l’accueil que nous ont réservés nos nouveaux compagnons quotidiens ?

Personne n’a fait de manière, c’est comme si ils nous avaient acceptées comme faisant partie de leur vie dès la première rencontre.

On se sent bien au Sénégal.

Bien sûr tout n’est pas rose, l’iceberg qui regroupe toutes les réponses à la question : « Pourquoi suis-je ici ? » nous paraît inatteignable voire incongru quand…quand quoi ? Je ne retrouve même pas d’exemple. Disons que parfois, le déracinement avec notre pays, notre mode de vie, nos proches se fait cruellement ressentir, même en une semaine. Pourquoi ai-je laissé les gens que j’aime à des milliers de kilomètres ? Les raisons nous appartiennent, mais parfois elles ne nous semblent plus aussi justifiées. Ce serait trop facile… Et puis tout d’un coup un groupe de nos talibés franchit la porte et on leur apprend à jouer au Jungle Speed, au Puissance 4, ou encore à manier une souris, à savoir ce qu’est une voyelle, et puis on oublie tout…pour un moment du moins !

Au départ, une des difficultés a été de réapprendre à vivre en communauté. En France, on oublie cela. Ici, tout est partagé, on vit autour de sa famille, de ses amis, et c’est seulement le soir, parfois uniquement au moment de dormir, qu’on peut (enfin) se retrouver seules…mais quand je ferme les yeux, qu’est-ce que je vois ? Des talibés qui courent partout, laissant des traces de sable humide dans toute la maison qui vient juste d’être balayée, ou encore nos compagnons de la journée assis dans un canapé parlant wolof et buvant le thé. Toutes ces images sont difficiles à chasser d’un coup de pensée, car c’est comme l’Alouette, « elle est bien cette chanson, mais elle reste »…

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A
Eh oui. Sinon ce serait trop facile^^. Bienvenue au Sénégal où s'isoler semble presque anormal tellement la communauté prime...Courage, trouvez votre équilibre pour faire de cette expérience ue aventure inoubliable
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