Rencontre avec Le Vieux

Depuis 2006, l’association travaille avec les talibés du daara d’Ibrahima Lô, situé à Petit MBao. Le marabout squatte une des nombreuses maisons en construction, le temps que leur propriétaire la laisse abandonnée, puis déménage le moment venu vers une autre maison.

Nous sommes allés discuter avec « Le Vieux » car depuis la manifestation du weekend dernier, il a interdit aux enfants de venir nous voir.

A notre arrivée, le marabout est en plein cours coranique devant le daara. L’un des jumeaux, Ibrahim 6ans, est en pleurs, debout, au centre du petit groupe de talibés. Tellement fatigué qu’il s’endormait pendant le cours, il est donc forcé de rester debout mais n’en peut tout simplement plus. Chaque fois que nous les avons vus, Ibrahim et Mohammed, les jumeaux, ont des petits yeux qu’ils se frottent d’épuisement et la dernière fois qu’ils sont venus au centre, ils s’étaient tout simplement endormis dans nos bras (pour notre plus grand bonheur...).

Quotidiennement, les enfants commencent leur journée par la prière du matin puis étudient le Coran jusqu’au lever du soleil. Après 7 heures, ils vont mendier. Etre talibé, c’est être matinal, même quand on a seulement 6 ans.

J’ai pu prendre quelques photos à la dérobée.

Mortala et Sidi Lamine (le fils du marabout), les deux aînés du daara.

A la suite de l’entretien, avec la permission du Vieux, les plus jeunes talibés sont de nouveau libres de venir nous voir pour le petit-déjeuner à condition d’être de retour pour 9h30, l’heure du prochain cours d’enseignement coranique. Chaque minute de retard équivaut à un coup de fouet. Normal quand on est talibé…

Le lendemain, les enfants ne reviennent toujours pas. Nous les avons croisés dans la rue et ils nous ont juré que le Vieux leur avait de nouveau interdit de venir…

Une vrai tête de mule ce Vieux !

Voici d'autres photos que votre reporter est ravie de partager avec vous :

Une photo d’un autre daara. Apprendre le Coran les pieds dans le marigot, ça vous tente ?

Les rives du marigot.

Intéressés ?

Il est bien loin Monsieur Segain.

Les enfants sont omniprésents au Sénégal, remplissant les rues de leurs éclats de rire…et de « Booooonzour Toubab » à notre passage.

Parties football, jeux à l'élastique, cerceaux, pâtés de sable...

Je voulais également annoncer, un peu tardivement, le décès de Souricette...

Souricette, le matin de son trépas, n'était déjà plus bien vivace...

Mais ne vous inquiétez pas inutilement, Souricette 2 est déjà dans la place. Et dans le pire des cas, pour que vous soyez totalement rassurés, il nous reste toujours les cafards, blattes, poulets, poussins, lézards, chats errants...et Georgette bien sûr !